Loisirs à l’air libre
Cette année encore, la ComCom de Nozay propose des « loisirs à l’air libre ». Toutefois, la liste des activités gratuites et sans inscription susceptibles de séduire nos ados continue à se réduire…
- Notre premier choix se porte sur la tyrolienne et l’escalade à la « Ville au chef », site remarquable de la campagne nozéenne. Dans cet espace vallonné a été tracée une piste de moto cross ; les rochers sont devenus site naturel d’escalade et, du plateau à la vallée, les câbles d’une tyrolienne sont installés. Des activités qui connaissent un plein succès… et donc un temps d’attente important pour quelques instants d’émotion. Enfin harnachés, Amélie et Romain s’élancent… les premiers instants sont les plus rudes avec un saut dans le vide agrémenté des griffures de branchages… Longue attente aussi sur le site d’escalade où Romain met en valeur les connaissances acquises en cours de sport au collège et parcourt sans réelle difficulté la voie choisie. A proximité on découvre le « slackline », encore un anglicisme pour désigner simplement une sangle tendue entre deux arbres. Aidé de la main secourable et des conseils du moniteur, Romain, après plusieurs essais, parvient au but.
D’autres activités sont organisées sur le plateau, mais elles sont plutôt destinées aux enfants.
- Comme chaque année, les jeux en bois installés à Vay connaissent un succès mitigé. Sans doute l’intitulé a-t-il des relents de vieillerie et de manque d’action… A tort. Les propositions sont variées et chacun peut mettre en œuvre mémoire et réflexion, habileté et réflexe. Nous sommes quasiment seuls sur le parcours en début d’après-midi et découvrons sans attente la douzaine de jeux présentés. Estéban se montre le plus souvent meilleur stratège… Nous remarquons un adulte mètre à la main. C’est un amateur fabricant venu chercher des idées pour ses créations personnelles. Vers 16h arrivent dans une joyeuse pagaille les enfants du Centre aéré. L’occasion pour leurs monitrices de discuter assises dans l’herbe… en oubliant un peu leur responsabilité : les jets de boules et baguettes en bois ne sont pas sans danger… Finie la tranquillité, et comme nous avons fait le tour des activités, nous reprenons le chemin du Gâvre après un détour par le jardin des aromatiques où nous avons prévu d’intervenir le lendemain.
- A la conquête de la mine :
Toujours dans le cadre des « Loisirs à l’air libre », nous sommes partis un samedi vers le site de l’ancienne mine d’étain d’Abbaretz et son imposant terril.
Pour conquérir, il faut s’entrainer. Et c’est ballon au pied que chacun s’efforce d’améliorer force et vitesse de ses tirs. Record : 51 km/h. Ensuite, à la sarbacane, nous cultivons la précision. Au fil des essais, l’amélioration est notable. Enfin, nous mêlons stratégie, vitesse, audace, observation… lors d’affrontements dignes du Moyen-Age. Arcs à la main, nous formons deux équipes : 2 bleus contre 2 noirs. Le terrain est parsemé d’abris, les flèches munies de tampons mousse sont sans danger. Des soldats timides qui, peu à peu, s’enhardissent. Et les « combats » se succèdent : 4 contre 4, 5 contre 5… Il faut réagir de plus en plus vite, améliorer les réflexes. La sueur coule sous les masques protecteurs. Mais, les « armées » formées au hasard de mercenaires de tous âges manquent de cohésion, de stratèges organisateurs. Quoi qu’il en soit, ce jeu grandeur nature passionne.
Notre deuxième projet du jour consiste à conquérir la montagne grise qui se dresse devant nous. Montée abrupte et glissante d’abord, puis innombrables marches jusqu’au sommet d’où l’on découvre un paysage de champs, de bois, de forêts et villages jusqu’à un horizon lointain. Impressionnant ! Une table d’orientation permet de repérer Vay, Nozay, Blain qui se perd dans la brume…, clochers, éoliennes, pylônes, nains dressés dans le lointain.
Descente rapide pour nos jeunes qui se termine sur les fonds de pantalon.
De là-haut, nous avons repéré un étang, une sorte de « mare rouge » que nous décidons de rejoindre. Des sentiers s’ouvrent sur les pentes. Guidés par notre instinct, nous franchissons un paysage de Far West avec ses canyons et sols désertiques, puis nous longeons un inimaginable parcours de BMX fait de crêtes acérées, des montées et descentes si abruptes qu’aucun d’entre nous n’oserait les affronter ! Un ruisseau aux eaux rouges serpente sur notre gauche. Un photographe s’y penche imprudemment alors que Tony lit à haute voix une pancarte qui met en garde les promeneurs contre ces eaux « acides et fortement contaminées », surtout « ne pas toucher » !
L’homme nous a entendus et nous remercie tout en s’étonnant du peu de précautions prises. Tout juste deux petites affiches que les promeneurs risquent fort de ne pas apercevoir, rien sur le guide officiel du sentier ! Le ruisseau débouche dans un étang profondément rouge et cerné par un barrage muni d’un trop plein. Autour les arbres se meurent ou sont déjà transformés en squelettes. Une odeur méphitique est apportée par le vent, les yeux piquent…, ce qui nous incite à quitter cette « fin de monde » où l’écorce des bouleaux éclate sur un tronc rouge sang. Sombre présage pour notre monde industriel. Jusqu’à quelle profondeur, sur quelle surface le sous-sol est-il pollué ?
Une sortie unanimement jugée instructive et dépaysante, « une impression d’ailleurs » affirme le dépliant du sentier, c’est vrai. Mais qui seront les conquérants victorieux ? Les hommes ou la Nature ? Ces lieux offrent une réponse inquiétante que l’on s’efforce de dissimuler sous un décor de loisirs. Ces « paysages quasi-lunaires » évoqués sur le dépliant, est-ce l’avenir qui nous attend ? (voir aussi le texte "Abbaretz" sur ce site)
Laurent