Réunion « forêt » - 10 mars 2012
Qui ?
Des riverains de la forêt du Gâvre et des promeneurs «qui « ne reconnaissent plus la forêt de leur enfance » sont à l’origine de cette réunion. Ils ont contacté des
associations, des particuliers…
Associations représentées :
Bretagne Vivante, LPO, Chemins d’avenir…
Pourquoi ?
Importance des abattages d’arbres, souvent en coupe rase ; utilisation de gros engins qui dégradent les sols, nombre de jours de chasse, diminution des grands animaux en forêt…
Souhait que la forêt du Gâvre redevienne « un massif pour tous », respectueux de l’ensemble de ses utilisateurs.
Conduite de la réunion :
Un tour de table a permis à chacun de s’exprimer : sentiments, passions, raisonnements ont permis de cerner les attentes et incompréhensions, la volonté de dialogue avec une ONF trop lointaine. Des regards extérieurs ont aidé à construire une réflexion plus constructive que passionnelle.
Principaux thèmes évoqués :
Un personnel réduit qui ne peut assurer pleinement ses tâches de surveillance et protection, délègue de plus en plus à des sociétés privées. Des exemples précis ont été donnés, et il a été rappelé que le syndicat SNUPFEN, majoritaire au sein de l’ONF, fait les mêmes constats au niveau national, insistant lui aussi sur la pression financière à laquelle est soumis l’Office.
Les barrières protégeant les allées secondaires sont cassées ou restent ouvertes, les « zones de silence, de cueillette interdite » en vigueur fin 20ème siècle ont été supprimées, un karting bruyant a pu s’installer en lisière et projette de s’étendre (pollution sonore et lumineuse, destruction de terre agricole). On note aussi de fréquents dépôts de détritus…
Les coupes rases, les impressionnants alignements d’arbres le long des allées.
Le « contrat d’objectifs Natura 2000 » souligne d’ailleurs l’augmentation des abattages depuis 2000 (17500 m3 en moyenne par an soit 40ha durant les 20 dernières années). Le rapport du SNUPFEN souligne les pressions exercées pour dépasser les objectifs de gestion, la perte du patrimoine en arbres de plus de 50cm de diamètre. Et pourtant, la « protection des milieux et des paysages » est un des objectifs assigné à la forêt du Gâvre.
Des intervenants ont également rappelé la faiblesse des zones de vieillissement prévues (1ha sur 4500), la conservation insuffisante d’arbres morts pour la biodiversité, la multiplication des cloisonnements, les ornières dues à des engins inadaptés à la forêt : « il faut rentabiliser les machines acquises suite aux
tempêtes » !
« C’est la guerre ! » s’est exclamée à trois reprises une riveraine.
Quatre jours par semaine (au moins) de septembre à mars, y compris pendant le brame, les chasseurs sont maîtres des bois (ils paient !). Ils bénéficient de laissez-passer et certains en abusent (promeneurs exclus, 4x4 circulant à grande vitesse sur les allées et en lisière). Bruits liés aux chiens, cors, cris, fusils exaspèrent des riverains venus là chercher un cadre paisible. Où en est-on de « l’accueil du public », une des priorités de la forêt quand on ne peut plus exercer
d’activités pédagogiques, se promener tranquillement… ?
Ce n’est pas la chasse qui est remise en cause, mais les excès de certains chasseurs et l’importance des quotas de « gros gibier ». Selon un des participants, les comptages de cervidés sont passés de 120 à la fin du 20ème siècle (densité normale pour 4500 ha) à une trentaine aujourd’hui.
Des éléments positifs :
Le maintien de la surface forestière et le développement de la régénération naturelle.
La pose des barrières, mais il faudrait les faire respecter par tous.
La protection des chauves-souris
Natura 2000 et ses mesures en faveur de 8 espèces d’oiseaux
Les zones de pique-nique
Des solutions ?
. Demande d’un retour à l’équilibre (chasse, tourisme, paysages, biodiversité…)
. Valorisation de tous les aspects de la forêt (capture de CO2, promenades, biodiversité…)
- Institution de zones de silence (karting ?), de réserves botaniques, de cultures de blé noir sur les allées coupe-feux
- Personnel suffisant pour assurer les fonctions de surveillance et protection
- Création d’un collectif, d’une structure officielle susceptible d’intervenir auprès des élus et des institutions.