Tic Tic… forêt au crépuscule
Il ne peut être qu’agréable, par un soir d’été, de pique-niquer et marcher en forêt ; c’est pourquoi nous avions prévu 2 sorties de ce type en juillet.
La première nous a conduits à proximité du village de la Magdelaine. Réfugiés dans une cabane, nous avons vu le ciel s’obscurcir avant que la pluie ne vienne apporter un fond musical. C’était sans doute bien pour notre apprenti rappeur, mais nettement moins pour une marche semi-nocturne ! Donc, retour au bercail anticipé.
Une dizaine de jours plus tard, nous avons gagné le rond point du Pilier par des allées de moins en moins fréquentables (nids de poules à satiété, barrières et sens interdits dans toutes les directions…) Elizabeth avait prévu l’indispensable petite fiole… de citronnelle, si bien que le repas s’est déroulé dans le calme, agrémenté de multiples gâteries.
Marie-Josée nous a guidés ensuite sur l’allée la plus ensoleillée jusqu’à la lisière. Un peu au hasard nous avons pu rejoindre les alignements, les fameuses « pierres du néolithique »… Vrombissements d’une armée affamée, tapes rageuses sur les chairs de membres de l’expédition qui avaient oublié que les « tiques », avec ou sans mousse, sont les maîtres du domaine. Et comme les grands animaux ont fui, il ne reste que des humains imprudents pour leur fournir la dose de sang indispensable à la vie. Des humains... mais aussi de ces monstres affamés qui dévorent des lignes d'arbres en quelques instants. Marie-Josée a tenté de dompter l'un d'eux à l'affût au coeur du bois...
A propos de mousse, nous en avons observé des tapis sur les talus nord. Entre gris et vert, ils ont attiré bien des commentaires sur leur douceur, leur odeur d’algue, de poisson ou … de vase. Souvenir d’une ère marine en forêt ? Mais les arrêts étaient propices à de nouvelles attaques des insectes vrombissants et plusieurs d’entre nous ont revêtu le maillot à pois rouge du meilleur grimpeur… et au retour il a fallu observer méticuleusement chaque cm² de peau. Personnellement, j’ai dû arracher 5 tiques à la carapace d’un noir sinistre, aux griffes et mandibules accrocheuses.
La marche s’est achevée au pied d’une de ces fontaines autrefois nombreuses en forêt : des sources protégées pour abreuver les travailleurs des lieux : bûcherons, charbonniers, sabotiers… qui vivaient sur place dans des huttes improvisées. En contemplant l’eau claire où se reflètent les visages, nous découvrons le début d’une date : 18… Pas seulement plantation « d’arbres monnaie », la forêt recèle des richesses historiques et naturelles qui mériteraient d’être mieux protégées.
De tique en tique, ainsi vont les soirées d’été en forêt du Gâvre… Un conseil : prévoyez des vêtements clairs, légers et couvrants…