Créer un coin de nature à notre image
S’intéresser à la nature, c’est bien sûr découvrir, protéger, mais aussi expérimenter, créer de ses mains. C’est pourquoi un groupe de collégiens a voulu se lancer dans l’aventure du « jardin » en aménageant un coin de terrain abandonné.
1ère tâche : trouver le terrain.
Après que nous ayons été devancés à Blain par Tempo, que nous ayons prospecté autour de la Maillardais (terrain ONF et terrain privé), finalement, c’est celui proposé par Mme Lebreton qui a recueilli tous les suffrages. Et nous la remercions !
Ce vaste lieu, situé à proximité du bourg du Gâvre était envahi par des ronces, des buissons de saules, quelques jeunes chênes aussi. Mais il présentait l’énorme avantage de cacher une mare !
Rapidement, nous avons décidé de consacrer nos efforts à un espace limité autour de ce trou d’eau sombre en laissant des buissons aux alentours à disposition de la faune sauvage.
« Tu travailleras à la sueur de ton front... »
Pratiquement chaque jour, pendant les vacances de la Toussaint, de 6 à 10 jeunes accompagnés de quelques adultes, ont manié serpes, haches, faux… pour défricher le terrain, nettoyer la mare, brûler les ronces envahissantes. Il n’était pas toujours facile, par les matins humides, d’allumer le feu et ensuite de l’entretenir avec des branches et des ronces vertes. Tâche dévolue en particulier à Arthur, devenu un véritable spécialiste qui, comme aux temps préhistoriques, tâchait de conserver quelques braises pour le lendemain.
A chacun sa spécialité d’ailleurs : le coupe-coupe de Yoann, la hache de Pierre-Axel, la cisaille de Thomas, la serpe d’Adrien, la hachette de Marceau, la faux de Benjamin… Tous outils qu’il a fallu apprendre à manier efficacement et sans danger. L’aide d’adultes était bienvenue, fourche ou autre outil à la main, et même quelques engins plus « bruyants » pour finir le travail.
De jour en jour, le terrain s’est « civilisé », a pris un aspect attrayant, encourageant pour les fiers travailleurs aux muscles engourdis.
La mare, cachée sous les ronces, envahie de branchages, constituait un attrait majeur. Et certains n’ont pas hésité à ramper sur des troncs rugueux pour des tailles en équilibre instable ou à se jeter à l’eau pour fixer des cordages et sortir les arbres encombrants. D’autres préparaient un circuit autour, et même des marches d’accès. Dans un élan d’optimisme démesuré, Raphaël entreprit même d’ôter les feuilles mortes, de les transporter avec une brouette improvisée vers un tas de compost !
...Mais dans la joie du "paradis" retrouvé !
C’était aussi le lieu de détente en fin de journée avec des tentatives de traversée sur une corde tendue entre deux arbres… Lieu de découverte encore avec ces vers « tueurs d’arbres » dont l’énorme « cossus gâte bois ».
Dernière étape : la pose d’un grillage de protection autour du plan d’eau, de nichoirs et mangeoires pour les oiseaux. Charlotte, Emma… ont apporté leur aide précieuse.
Maintenant, Benjamin et Emma planchent sur les plans des lieux tandis qu’Annie a pris contact avec le « jardin partagé » de Plessé, que François a demandé à un agriculteur de préparer le terrain débarrassé de ses ronces.
Et nous rêvons de cabane, de toilettes sèches… Pas que des rêves puisque nous avons pris contact avec l’association « L’arbre Voyageur » pour la fabrication de ces dernières…
De l'autre côté du miroir...
La traversée au-dessus de la mare n’a pas toujours été simple ! D’abord, il a fallu trouver la technique la plus efficace : mains et pieds plutôt que mains seules… Mais, nouvelle difficulté à mi-parcours, la corde distendue offrait une redoutable montée vers l’autre rive. Les bras d’Arthur s’en souviennent encore, comme les mains de ceux qui n’avaient pas pris de gants ! Quel courage !
Pierre-Axel, lui, a pris son envol… et, phénomène étrange, est parvenu à traverser le miroir de l’eau vers un monde étrange et paisible où il a rejoint nos vaillants amateurs de cordage !
Et aujourd'hui...
Un jardin potager côtoie l'espace agricole où Benjamin expérimente de nouvelles cultures. Plus loin, c'est le fruitier. Au milieu, un poulailler. Et, dans le "bois civilisé": fleurs, cabanes dans les arbres, tipi "nature". Nous avons aussi construit un atelier, un abri pour les outils... Dans un enclos proche évoluent chèvres et canards. Au fil des mois, les lieux ont bien changé!... et ils restent ouverts à l'imagination, aux initiatives. L'une des plus récentes: un parcours sportif... A l'entrée, Annie et ses compagnes développent un atelier Land'Art...
D'autres activités occupent vacances et week-end: sorties en forêt, nettoyages de sites, plantations, sorties découvertes, Land'Art... Les jeunes prévoient de partir à vélo vers Guerlédan, et même vers l'Angleterre et les landes du Dartmoor...
Si vous voulez participer à nos aventures, laissez-nous un message!...